Si vous voulez mettre de l’ambiance dans un repas de famille, à la place de la traditionnelle discussion politique, vous pouvez lancer la question toute métaphysique du hasard. Comme chacun l’entend de son oreille, vous verrez se former sans tarder un solide dissensus.
Car pour certains, la question posée est celle du destin, du sens de la vie. Pour d’autres, plus prosaïques, il s’agira plutôt de se demander s’il peut exister certains phénomènes (même rares), qui n’ont aucune cause. À cette dernière question, la physique quantique répond oui sans ambages. Libre à vous de ne pas la croire. Mais au fait… en êtes-vous vraiment libre ?
D’une certaine manière, peu importe que vous soyez "déterministe" ou non. Peu importe que vous croyiez que le hasard existe, en toute pureté, ou que vous pensiez plutôt qu’il n’est qu’un autre nom qu’on donne à l’ignorance. Peu importe, car les mathématiques ne se posent pas toutes ces questions. (Certains mathématiciens des plus déterministes ne furent pas les pires probabilistes.) Les mathématiques cherchent plutôt à organiser les idées dans un domaine où l’on a vite fait de se mélanger les pensées.
S'initier aux probabilités, c’est pénétrer dans un domaine aussi passionnant que délicat. Et lorsqu’on aborde un sujet difficile, s’il n’y a pas de voie royale, il y a du moins une méthode incontournable : aller doucement. C'est en progressant pas à pas, comme vous le proposent le cours version longue et les exercices ci-contre, que vous pourrez enfin répondre à cette question (exercice 48) : Par une certaine nuit, si l'on contemple le ciel une heure durant, on a une chance sur deux de voir passer au moins une étoile filante. Quelles sont les chances d'en voir si l'on n'attend qu'une demi-heure ? Vous pourrez par la même occasion répondre à cette autre question qui vous aura peut-être tracassé : que fait cette fleur sur le dé de la première illustration ?