Tout d’abord, je vous propose de lire les recommandations faites aux élèves.
• La classe de seconde générale est celle où la diversité des niveaux en mathématiques est la plus importante. D’une part parce qu’elle est la dernière classe avant un réel choix d'orientation (les écarts qui se sont creusés au fil des ans seront un peu résorbés en première par l’orientation) et d’autre part parce que les élèves arrivant au lycée proviennent souvent de collèges différents où l’entraînement en algèbre, n’était pas partout de la même intensité. Les effectifs souvent importants des classes de seconde n’aident pas à traiter cette diversité.
• Au collège, certains élèves ont pris la mauvaise habitude d’appliquer des recettes sans bien en comprendre le sens. Les « automathismes » (le néologisme est de Stella Baruk) qui se sont mis en place vont souvent se révéler inopérants au lycée où les anciennes notions seront parfois reprises dans un autre contexte. L’élève devra faire en sorte de retrouver le sens de ce qu’il fait.
• Enfin, on déplore souvent, en seconde, un manque de travail. Les élèves tardent pour beaucoup à prendre la mesure des efforts à fournir. Au lycée, il ne suffit pas d’effectuer les devoirs notés dans le cahier de texte. Je sais bien qu’il y a beaucoup de disciplines et que certains ont du mal à tenir sur tous les fronts, mais s’ils font des choix, ils ne doivent pas s’étonner de leurs conséquences. Il n'est pas aberrant que les parents d’un élève de seconde limitent son accès à l’ordinateur et à la télévision.
Il faudra, dès la fin du deuxième trimestre, envisager de choisir. Je ne crois pas qu’il soit bon de vouloir prendre à tout prix la spécialité mathématiques si le niveau en mathématiques est vraiment trop faible. La dénivelé entre la seconde et la première est plus important que celui entre la troisième et la seconde. L’argument selon lequel il vaut mieux garder « un maximum de portes ouvertes » a ses limites. Il faut surtout, pour réussir, aller vers les portes qui conviennent à ses aspirations profondes. Certains élèves gagneraient sans doute à bien considérer toutes les autres spécialités qui leurs sont offertes.
En revanche, si le niveau en mathématiques est assez solide, il ne faut pas non plus être naïf et s'imaginer que toutes les spécialités se valent en terme d'orientation. La valeur des enseignements dépend de leur contenu. La spécialité mathématiques enseigne un savoir qui a plus de deux millénaires d'existence. D'autres disciplines viennent d'apparaître, qui me semblent parfois un peu hétéroclites. S'il existait une spécialité dévolue à la programmation dans un langage donné et qu'elle était confiée à des professeurs maîtrisant le sujet, alors là, la jeunesse de la matière serait compensée par son utilité.
En cas de gros doutes métaphysiques concernant l'orientation, il sera peut être bon, au cours des années de lycée, de consulter un spécialiste du sujet. Un « orientateur » privé est sans doute un bon choix. C’est un investissement non négligeable (compter plus de 500euros), mais qui a fait ses preuves. Les rendez-vous se prennent en général assez longtemps à l’avance.